La terrasse du Ryad était baignée dans la lumière encore chaude du soir qui tombe m’accueillait avec mon incontournable thé à la menthe. Le temps semblait suspendu dans la torpeur du soir, jusqu'à ce qu'un bruit monte du fond de la rue, aigre, puissant, vibrant. Un grondement de moteur fendit le silence.
Dans un nuage de poussière, une Yamaha XT 500 surgit à l'entrée de la cour. Son monocylindre cogna dans un dernier râle avant de s'éteindre, laissant un silence pesant retomber d'un coup. La moto, recouverte d'une fine pellicule de sable, semblait avoir avalé des kilomètres de pistes brûlantes avant d'arriver ici. Son allure robuste, son cadre épuré, la position droite du guidon, le gros sac surchargeant son porte bagage arrière, trahissaient son ADN de baroudeuse, une machine taillée pour défier l'aridité du désert.
Le pilote mit pied à terre d'un mouvement souple et presque félin. D'un geste précis, il coupa le contact, fit basculer la béquille et descendit de sa monture, balayant du regard la terrasse où je me trouvais. Il avait l'assurance de ceux qui roulent loin, seuls, et qui portent sur eux la poussière des grands espaces.
Il portait un pantalon de cross très serré, un blouson de cross multicolore assorti, et de grosses bottes de moto usées.
Il retira lentement son casque, secoua la tête, révélant une abondante et longue chevelure blond roux vénitien. Son regard, brillant d'une intensité presque farouche, accrocha le mien un instant, comme une promesse silencieuse de vécus, récits et d'aventures.
Le jeune motard avança d'un pas assuré, ses bottes lourdes résonnant doucement sur les pavés irréguliers. Il ouvrit grand son blouson de cross, dans un geste ample et détendu. Le cuir multicolore s'écarta, révélant un t-shirt blanc plaqué contre son torse, inondé de transpiration après des heures de route sous le soleil écrasant. Le tissu détrempé épousait ses muscles, mettant en valeur la ligne de ses pectoraux et la tension de son abdomen.
En s'ouvrant ainsi, son blouson laissait apparaître plus nettement son pantalon de cross moulant, remonté très haut sur la taille et serré au niveau des hanches. La coupe accentuait la finesse de sa taille avant de s'élargir légèrement sur ses cuisses, là où le tissu est renforcé pour la protection et le confort du pilotage. Ses genoux étaient enveloppés de larges plaques de protection, moulées dans le pantalon comme une seconde peau, ajoutant une touche d'armure futuriste à sa silhouette de cavalier des temps modernes. Je ne pus m’empêcher de poser le regard sur sa braguette où le cuir plaqué laissait entrevoir une belle forme.
Il secoua un peu son blouson sur ses épaules, cherchant à évacuer la chaleur qui collait son t-shirt à sa peau. Son regard glissa silencieusement sur moi, une ombre amusée dans ses yeux fatigués, avant qu'il ne poursuive son avancée, franchissant le seuil avec la nonchalance de ceux qui ont vu du pays.
Il me lança un rapide bonjour, aux accents gutturaux accompagné d’un gentil sourire, presque fraternel, et disparut par le hall d’accueil.
Je fus stupéfait par cette apparition – car elle en était véritablement une pour moi, une vision presque irréelle, surgissant du réel avec la force d'un mythe. Il y avait quelque chose d’insaisissable, de chevaleresque , dans cette silhouette qui se détachait sous le soleil déclinant, et une image me revint en mémoire, surgissant des profondeurs de mon adolescence : une lithographie du dieu germanique Höd .
Höd… cet éphèbe blond du panthéon nordique, fils de la lumière et pourtant destiné aux ténèbres. Je me souvenais de son regard énigmatique, de son destin tragique, de cette beauté teintée d'ombre qui m'avait troublé sans que je sache pourquoi, à l'époque. Et soudain, devant moi, il semblait avoir pris vie.
Tout en lui résonnait avec cette figure mythologique : son allure presque divine, sa démarche sûre et fluide, ses épaules larges, sans doute accentuées par les protections de son blouson, qui lui donnaient une prestance guerrière. Son t-shirt détrempé de sueur, collé à son ventre d'une platitude sculpturale, soulignait chaque relief musculaire sous le tissu trempé.
Et puis, il y avait ce détail, ce trouble visuel obsédant pour moi, ce pantalon de cuir moulant , où se devinait une bosse modérée mais bien évidente , comme un secret offert au regard mais jamais totalement dévoilé. C'était un tableau fascinant, un mélange de virilité crue et d'élégance instinctive, une présence qui évoquait à la fois la jeunesse invincible et l'aura d'un être forgé par le destin.
Un instant, j'eus l'impression de me tenir face à une incarnation du passé, d'un héros païen projeté dans notre monde moderne, un Höd contemporain, tout en puissance et en trouble, dont la vision laissait en moi une empreinte tenace.
Le soir même, je me retrouvai attablé pour dîner avec Madeleine, qui, décidément, me collait comme une arapède, s'accrochant à moi avec cette constance presque charmante, mais légèrement étouffante. Autour de nous, quelques couples de touristes échangeaient des banalités sur leur journée, une langueur douce flottait dans l'air tiède du Riad, rythmée par le tintement des couverts et le murmure de l'eau dans la fontaine centrale.
Je m'apprêtais à répondre distraitement à Madeleine quand une silhouette attira mon regard vers l'entrée de la salle : c'était lui., « mon motard ».
Mais cette fois, débarrassé de sa carapace de cuir et de son blouson bariolé, il n'avait plus rien du cavalier de la poussière que j'avais découvert quelques heures plus tôt. Il portait les vêtements d'un voyageur léger, d'un homme qui vit sur la route, avec peu de bagages et beaucoup d'aisance.
Il était vêtu d'un simple t-shirt en coton gris délavé, probablement enfoui au fond d'un sac depuis des jours. Le tissu, un peu distendu, épousait la forme de son torse, révélant malgré lui les reliefs secs et nerveux de son corps, la découpe de ses pectoraux, l'ombre discrète de ses clavicules.
Son jean bleu délavé, qu'il n'avait visiblement pas porté sur la route, avait cette coupe typique de l'époque : serrée au bassin et aux cuisses, moulant ses hanches avec une précision troublante avant de s'évaser légèrement vers le bas, en pattes d'éléphant . Il tombait bas sur ses hanches, un peu trop peut-être, dévoilant une fine bande de peau dorée lorsque, d'un geste machinal, il remit en place une ceinture élimée, simple lanière de cuir brun. Il tenait pourtant parfaitement en place, plaqué contre lui comme une seconde peau, révélant le galbe de ses muscles à chaque mouvement. A ses pieds, de simple tennis.
Ses cheveux, encore légèrement humides – sans doute d'une douche rapide après la route –, tombaient en mèches souples et indisciplinées autour de son visage. Cette fois, sans casque ni poussière, il apparaissait sous un jour plus vulnérable, presque plus jeune… Et moi, j'étais foudroyé sur place.
Il y avait quelque chose d'irréel dans cette transformation. Plus d'armure, plus de cuir rigide ou de bottes renforcées, juste un corps, une silhouette mouvante, une présence qui semblait tout à coup plus proche, plus accessible… et peut-être plus troublante encore.
Madeleine, toujours à l'affût, ne tarda pas à remarquer mon trouble muet. Elle ne dit rien immédiatement, mais je sentis son regard en biais, cette façon qu'elle avait de capter les non-dits, de lire ce qui n'avait pas encore été formulé.
Il sembla hésiter un instant, balayant la salle du regard, comme s'il attendait qu'un serveur vienne le placer. Un instant suspendu, une hésitation imperceptible. Puis, son regard croisa le mien.
Un regard direct, franc, qui dura à peine une seconde mais suffit à déclencher un frisson indéfinissable au creux de mon ventre. Je levai légèrement la main, lui faisant signe de venir s'installer à notre table.
Un sourire étira alors ses lèvres – un sourire d’acceptation, discret mais sincère, comme s'il se sentait soulagé d'avoir un point d'ancrage dans cette salle inconnue. Il hocha légèrement la tête, puis se mit en mouvement. Et ce fut une nouvelle claque.
Sa démarche, fluide, naturelle, dégageait une nonchalance maîtrisée, un équilibre entre décontraction et assurance. Chaque pas semblait calculé sans l'être, chaque mouvement avait une précision fascinante, un rythme presque hypnotique. Son jean moulant soulignait la tension de ses cuisses à chaque avancée, et son T shirt accompagnait l'équilibre de son torse avec une douceur troublante. Il avançait comme quelqu'un qui n'avait jamais eu à forcer pour captiver.
Quand il arriva à notre hauteur, il nous gratifia d'un hochement de tête et déclare simplement, sans emphase :
— Peter.
Sa voix me saisit sur l’instant. Un timbre rauque, grave, avec ces intonations germaniques marquées, presque gutturales, mais qui, paradoxalement, portaient une douceur inattendue. Je ressentis ce timbre au plus profond de moi. Un frisson discret, diffus, quelque chose de lointain et d'instinctif, un écho dans mon corps bien avant que mon esprit ne tente de l'analyser.
Je repris contenance et, dans un sourire, lui tendis la main.
— Moi, c'est Pierre.
Il eut un léger mouvement de recul, imperceptible mais réel, comme s'il croyait avoir mal entendu. Ses yeux s'écarquillèrent une fraction de seconde, et je vis son trouble avant même qu'il n'ouvre la bouche.
— Pierre ?
Son accent appuya encore plus le "r", le rendant presque rugueu ...
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