Le vol d’Air Caraïbes venait de se poser sur le tarmac du Raizet, et déjà, une vague de chaleur humide avait enveloppé Léna et Antoine. Pour Antoine, le Nantais pur souche, le choc était brutal mais exaltant. Pour Léna, c'était un retour aux sources, un parfum d'enfance qui lui chatouillait les narines : un mélange de terre mouillée, de canne à sucre et de l'iode de la mer des Caraïbes. Ils venaient passer trois semaines dans la famille de Léna, dans les hauts de Deshaies, un petit bourg de pêcheurs à la beauté sauvage sur la Côte-sous-le-Vent de la Guadeloupe.

Ces vacances étaient plus qu'une simple pause estivale. C'était aussi une nouvelle étape dans leur exploration du libertinage, un univers qu'ils avaient découvert ensemble quelques années auparavant et qui avait pimenté leur amour d'une audace inédite. Léna, avec sa sensualité créole et son caractère bien trempé, était souvent la maîtresse du jeu, celle qui dénichait les partenaires et orchestrait les rencontres. Elle aimait voir le désir s'allumer dans les yeux de son homme pour un autre, une façon à elle de lui offrir des expériences tout en restant le centre de son univers.

La maison familiale était une case créole traditionnelle, nichée au cœur d'un jardin luxuriant où les colibris venaient butiner les hibiscus. Les premiers jours furent consacrés aux effusions familiales, aux "ti-punchs" sur la terrasse et aux copieux repas préparés par la tante de Léna. Antoine, avec sa peau claire qui rougissait facilement et son accent métropolitain, détonnait un peu au milieu des rires sonores et du créole chanté, mais sa gentillesse et son amour visible pour Léna lui avaient rapidement valu l'affection de tous.

C'est lors d'une journée à la plage de Grande Anse, l'une des plus belles de l'île avec son sable doré bordé de cocotiers, que leurs vacances prirent une tournure plus... pimentée. Alors qu'Antoine se faisait dorer au soleil, un peu endormi par la chaleur et le rhum du déjeuner, Léna était partie se baigner. C'est en sortant de l'eau turquoise, les gouttes perlant sur sa peau caramel, qu'elle l'avait remarqué. Il jouait au beach-volley avec des amis, non loin de leur serviette.

L'homme était une force de la nature. Un Guadeloupéen à la musculature sèche et puissante, sculptée par l'océan et le soleil. Sa peau était de la couleur du bois de courbaril, et son sourire révélait des dents d'une blancheur éclatante. Mais ce qui avait surtout frappé Léna, c'était la forme généreuse et lourde qui se dessinait sous son short de bain moulé par l'eau. Une promesse à la fois intimidante et terriblement excitante.

Elle rejoignit Antoine, un sourire en coin. "Tu vois le grand baraqué qui joue au volley, là-bas ? Le numéro 7", murmura-t-elle à son oreille. Antoine plissa les yeux, protégeant son regard du soleil. Il ne put qu'acquiescer, la gorge soudainement sèche. "Il te plaît, hein ?", continua Léna, sa main caressant la cuisse de son mari. Elle sentit le muscle se contracter sous ses doigts. "J'aime bien... son physique, oui", répondit Antoine, faussement détaché.

Le soir venu, ils le recroisèrent par hasard dans un petit "lolo" (restaurant local) sur le port de Deshaies, où ils étaient venus dîner. Il était attablé avec ses amis, et leurs regards se croisèrent. Léna, audacieuse, lui adressa un signe de tête et un sourire que l'homme, qui se prénommait Stéphane, lui rendit aussitôt, visiblement charmé.

C'est Léna qui engagea la conversation, prétextant lui demander conseil sur les meilleurs rhums arrangés. Le courant passa immédiatement. Stéphane était pêcheur, un homme simple et direct, doté d'un charisme animal. Après quelques verres, et sous le regard à la fois amusé et fébrile d'Antoine, Léna fut très claire. Elle lui expliqua leur mode de vie, leur recherche de plaisirs partagés. Stéphane écouta, un sourcil levé, sans être choqué le moins du monde. Son regard intense naviguait de la bouche ...

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