Dehors, l'air était plus frais et le ciel bleu profond. Je me sentais enfin libre de respirer, loin de l'emprise suffocante de cet homme repoussant.
En sortant dans le jardin, je fus immédiatement frappé par la beauté et la sérénité de l'endroit. Les arbres fruitiers exhalaient des parfums doux et sucrés, et les fleurs de bougainvilliers ajoutaient des touches éclatantes de couleurs aux murs blancs du Riad. Mais mon attention fut rapidement captée par la silhouette d'un jeune jardinier, occupé à tailler un rosier avec une précision et une grâce remarquables.
Le jeune homme, probablement âgé de dix-huit ans, était d'une beauté saisissante. Sa peau bronzée par le soleil, ses muscles délicatement dessinés sous une chemise légère et son regard concentré lui donnaient une allure presque sculpturale. Je l'observai en silence, frappé par l'élégance de ses mouvements et par son apparence soignée.
C'est alors que je me rappelai les visages que j'avais croisés depuis mon arrivée au Riad. Tout le personnel, du serveur au porteur, en passant par le gardien de nuit, sauf le vieux serveur, quoique encore bien conservé, était constitué de jeunes hommes bien faits de leur personne, tous affichant une apparence impeccable et une jeunesse éclatante. Je me demandai si cela était purement une coïncidence ou si cela répondait à une sélection délibérée.
Mes pensées se tournèrent vers le patron, avec son air mielleux et ses insinuations lourdes de sous-entendus. Était-il du type à "consommer de la chair fraîche" ? Cette question, bien que dérangeante, semblait trouver un écho troublant dans la réalité que je voyais autour de moi.
Je me rappelai aussi Mohammed, le gardien de nuit, et notre courte aventure. Sa langue déliée par les pressions du patron n'avait-elle pas laissé échapper quelques confidences ? À bien y penser, certaines de ses remarques prenaient maintenant un sens plus clair, plus sombre. La manière insistante du patron de vouloir "satisfaire tous les besoins" de ses clients prenait une nouvelle dimension, plus inquiétante. Était-il possible que cette hospitalité appuyée cache des pratiques douteuses, où le personnel n'était pas seulement employé pour ses compétences professionnelles, mais aussi pour ses atouts physiques ?
Je ressentis un mélange de répulsion et de tristesse. Si mes soupçons étaient fondés, ces jeunes hommes, sous leur apparence soignée et leur sourire affable, pourraient être victimes d'une exploitation subtile mais réelle. Peut-être que certains, comme Mohammed, acceptaient cette situation par nécessité, par manque d'alternative, ou par simple résignation.
Tout en réfléchissant, je continuais d'observer le jeune jardinier, qui, ignorant mes pensées, poursuivait son travail avec une diligence tranquille. Ce jardin, avec toute sa beauté et sa tranquillité apparente, semblait maintenant receler une ombre inquiétante, un contraste troublant entre la façade éclatante et ce qui se passait peut-être derrière les murs du Riad.
Ces réflexions laissèrent en moi un malaise persistant, une sensation d'injustice et de tristesse pour ces jeunes employés. Il devenait de plus en plus clair que le charme du lieu cachait des aspects bien moins reluisants, et je ne pouvais m'empêcher de me demander si j'étais le seul à percevoir ces nuances sombres dans un décor apparemment idyllique.
Le soir montait avec une lenteur désespérante et je me languissais de mon bouillant Daoud. Je sortis mon paquet de cigarettes de ma poche. Le gardien bondit pour m’offrir du feu avec son briquet déjà allumé. Le fixant, je compris tout de suite qu’il n’y avait pas que le briquet d’allumé. Je réalisai alors que, l’air de rien, tout en s’occupant de ses rosiers, il me tenait sous une observation constante. Tenant ma cigarette en bouche avec le pouce et l’index pour m’approcher de son briquet, il vint tout naturellement poser son autre main sur mes doigts, en forme de pare-feu. Geste somme tout anodin… Mais la chaleur qu’il y mit, le magnétisme que je perçus, faisait bien comprendre à celui qui le désirait un message très clair. Non, je ne m’étais pas trompé sur le patron !
Je le remerciais, et décidais dans la foulée de remonter. Puis, je pris bien la peine de redescendre pour un diner vite avalé, ne voulant pas subir, une nouvelle fois, d’autres assauts en chambre… Bonne douche complète, à poil dans mon lit et j’attendis mon Daoud.
Il arriva peu après, par la porte une nouvelle fois, superbe dans sa djellaba. Il tenait un vieux sac Bergam, usé jusqu’à la corde, sans doute un de ses souvenirs du service militaire. Je compris que le sac était destiné à tromper ses enfants…
Il prit une douche immédiatement, puis vint me rejoindre rapidement dans le lit, encore tout humide.
J’avais vingt ans et je m’enorgueillissais de mes performances sexuelles tout comme de mon endurance. Je fus battu à plate couture, et avec maestria, en plus. Il me fit l’amour cinq fois dans la nuit, jusqu’au petit matin. Cinq fois dans des étreintes de fou durant, en plus, une éternité. Je lui fis découvrir quelques variantes, pour son plus grand étonnement et bonheur, mais il restait indécrottablement coincé de la rondelle. Si je nourrissais quelques espoirs avec Karim, j’avais compris qu’avec lui, c’était irrémédiable ! Néanmoins, il me fit découvrir, enfoui au plus profond de lui-même, son côté féminin et tendre, envers et contre lui. Notamment, dans ses jouissances paroxysmiques, quand il me dévorait des yeux ; l’humidité de ses prunelles ne trompait pas, quand bien même il s’efforçait de dissimuler ce tendre transport, cette vague d’émotion amoureuse qu’il retenait à grand-peine, et qu’il pensait prendre, bêtement pour de la faiblesse...
Car je le maintiens, j’étais bisexuel ; connaissant donc les femmes. Et je retrouvais en lui, incontestablement, ce côté hyper viril qui m’excitait au plus haut point, mais aussi cette subtile nuance de tendresse et de délicatesse, cette « dentelle » féminine qui me faisait fondre, tout simplement. Tout particulièrement lorsque, lors d’une de ses rares pauses, il me demanda, visiblement inquiet :
- Alors tu vas partir, Habibi ? Quand ?
- Écoute, mon Daoud, je ne vais pas te mentir ! Je ne peux pas rester toute ma vie au Maroc !
Il me regarda fixement, l’air désespéré :
- Oui, je sais, je sais, mon amour.
Le temps sembla suspendu… Encore un de ces moments où il peina à cacher son émoi.
Ce fut une nuit inoubliable. Inoubliable de surcroît, car elle fut interrompue par une frayeur qui nous secoua tous les deux.
Il venait de me faire l’amour pour la première fois quand on toqua à la porte, que j’avais, cette fois-ci, fermée de l’intérieur.
Je ne pouvais m’empêcher de pester, pensant que c’était ce satané gardien de nuit qui venait gagner son pécule ! Furax, je me levai, fermai les rideaux à fond, éteignit la lampe de chevet (j’adore faire l’amour avec une veilleuse) et entrebâillai la porte, bien décidé à envoyer paître vertement l’importun.
Quelle ne fut pas ma stupeur de découvrir mon Karim, me souriant aux anges.
- Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu viens faire au Riad.
- Chut ! Mon père est parti pour la nuit… Il ne reviendra que demain ! J’avais pensé que je pourrais venir passer la nuit avec toi ? Tu ne me fais pas rentrer ?
La douche glacée pour moi, une désagréable crispation au ventre, une sudation soudaine, une peur subite ! Que faire ? Que répondre ? Quel drame s’il découvrait son père dans mon lit.
Je balbutiais :
- Euh… Je ne peux pas te faire rentrer…
- Tu veux pas que je rentre dans ta chambre ?
- Ce n’est pas que je ne veux pas… Mais je ne peux pas… Je ne suis pas tout seul…
- Mais tu es avec qui ?
Une seconde, mon esprit tourna à deux cents à l’heure. Je lançai comme une bouée de sauvetage :
- Je suis avec une touriste belge…
- Une femme ?
- Ben oui. Elle dort là, maintenant…
- Mon cochon ! Je suis bien content pour toi ! Défonce-la bien et fais-la crier de plaisir ! Et il disparut dans le couloir comme une ombre.
Je fermais la porte à nouveau à clé, rallumai la lampe de chevet pour découvrir le visage de Daoud complètement décomposé par la peur.
- Il est parti, ne t’inquiète pas, j’ai géré. Il ne se doute de rien.
Fébrilement, il ralluma une cigarette et s’adossa à la tête de lit, pensif. Je le rejoignis pour poser ma tête sur son torse puissant qui se soulevait rapidement.
- Ne t’inquiète pas, mon Daoud ! j’ai géré, je te dis, il ne s’imagine rien. Il croit que je suis avec une touriste belge.
Je dus inconsciemment le rassurer car il rigola, en me confiant :
- C’est moi, ta touriste belge ?
- Je te rassure, tu n’as rien d’une touriste !
- Mais pourquoi il vient te voir ?
- Devine ?
Je le regardais fixement maintenant.
- Il voulait passer la nuit avec toi ?
- À ton avis ?
- Ah, le salopard ! Il profite de mon absence ?
-Et toi ? Tu fabriques une fausse excuse pour me rejoindre et tu mens à tes fils ! Lui ne t’a pas menti pour venir ici. C’est toi qui lui en donnes l’occasion…
Je le fis réfléchir, tout en fronçant ces sourcils.
- Oui, c’est vrai, tu as peut-être raison…
- J’ai raison !
Il me montra alors ...
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