La sonnette n’avait pas encore retentit que le silence dans l’appartement était déjà lourd, presque palpable. Christophe passait une main nerveuse dans ses cheveux pour la troisième fois en cinq minutes. Assise dans le canapé, un verre de rhum vieux à la main, Kty l’observait. Un léger parfum de vanille et de monoï flottait autour d’elle. Elle n’avait rien dit depuis qu’il avait commencé à faire les cent pas entre la table basse et la baie vitrée.

« Tu es sûr de toi, chéri ? » sa voix, douce avec une pointe d’accent chantant des îles, trancha l’air.

Christophe s’arrêta, le regard fuyant. « Oui. Je crois. C’est juste… bizarre, maintenant que ça arrive. »

Bizarre était un euphémisme. Inviter Benjamin, son meilleur ami depuis la fac, dans leur lit. L’idée avait germé en lui, confuse et honteuse d’abord, puis obsédante. Une attirance qu’il n’avait jamais osé nommer, camouflée sous des années de blagues viriles et de camaraderie. Quand il en avait parlé à Kty, il s’attendait à un refus, à du dégoût peut-être. Mais elle l’avait regardé longuement, ses grands yeux noirs profonds et sans jugement, et avait simplement dit : « Si c’est important pour toi, Christophe, alors on en parle. On trouve un chemin. »

Cette histoire a 20 ans ;) Depuis Christophe adore les mecs et leurs queues :)

La sonnette retentit. Christophe sursauta. Kty posa son verre et se leva avec une grâce féline qui le frappa. Sa peau cuivrée semblait capter la lumière tamisée du salon. C’était elle, la plus solide des trois ce soir.

Benjamin se tenait sur le pas de la porte, un sourire un peu crispé aux lèvres. Il tenait une bouteille de vin, comme s’il venait pour un dîner ordinaire.
« Salut. »
« Salut Ben, entre, » dit Christophe, la voix un peu rauque.

L’atmosphère du salon était électrique. Ils échangèrent des banalités sur le travail, sur un match de foot. Chaque pause dans la conversation semblait durer une éternité. Christophe sentait le regard de Benjamin sur lui, puis sur Kty, essayant de déchiffrer la situation qu’il avait acceptée par un simple "Ok, curieux d'essayer" par texto.

Ce fut Kty qui brisa la glace. Elle s’approcha de Christophe, posa une main dans le creux de son dos, puis se tourna vers Benjamin, un petit sourire en coin.
« On ne va pas passer la soirée à faire semblant, si ? »
Son ton n’était pas agressif, mais direct et teinté d'une chaleur désarmante. Elle se pencha et embrassa Christophe, lentement, sans jamais quitter Benjamin des yeux.

Puis, elle s’avança vers lui. Christophe retint sa respiration. Elle ne l’embrassa pas, mais posa une main sur sa joue, son pouce caressant sa peau.
« Sois tranquille, Ben. On est là, c'est tout. »
Il déglutit et hocha la tête, son regard glissant d’elle à Christophe.

Dans la chambre, la lumière tamisée masquait mal la tension. Ils se déshabillèrent en silence. Christophe était douloureusement conscient de son propre corps, pâle à côté de la peau éclatante de sa femme, et plus encore de celui de Benjamin. Il voyait les muscles de son dos, la ligne de ses épaules, des détails qu’il n’avait jamais osé regarder ainsi.

Kty s’allongea au centre du lit, comme une reine sur son trône. Elle attira Christophe contre elle, puis tendit une main vers Benjamin. « Viens. »

Au début, tout tournait autour d’elle. Les mains de Christophe et de Benjamin l’exploraient, se frôlant parfois. Chaque contact accidentel entre les deux hommes était une décharge. Christophe sentait la chaleur de la peau de Benjamin près de la sienne, une proximité à la fois terrifiante et exaltante. Par moments, il se sentait presque un intrus, simple spectateur de l’interaction entre sa femme et son ami.

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