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Plongées sur Hyères 6

Publié par : pierre49590 le 07/10/2025
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Et la suite, comme promis.
Ses cris étaient déchirants, son visage ravagé. Elle fixait le sol, secouée de spasmes, avant de lever de nouveau les yeux vers moi, des larmes y coulant à flots.
- Et moi qui croyais que tu m’aimais… que tu… putain mais… je suis trop conne…
Sa voix se brisa. Elle ramassa son sac d’un geste tremblant, recula vers la porte sans nous quitter des yeux, puis tourna brusquement les talons et sortit en claquant la porte derrière elle avec une violence qui fit trembler le chambranle.
Le silence retomba, écrasant, poisseux. J’avais le cœur au bord de l’éclatement, et j’entendais encore ses sanglots étouffés qui s’éloignaient dans le couloir.
Je restai un moment immobile, incapable de bouger. Ma gorge était serrée à en hurler. J’avais l’impression qu’on venait de m’arracher une part de moi-même. Je tournai lentement la tête vers lui. Il me regardait avec de grands yeux sombres, pleins de culpabilité et de peur mêlées. Sa bouche tremblait.
Je… je suis désolé… murmura-t-il, la voix brisée.
Je sentis mes larmes couler, silencieuses, chaudes sur mes tempes. Je ne savais même plus pourquoi je pleurais. Pour elle, pour moi, pour lui, pour ce qu’on venait de détruire, pour tout ce que je venais de comprendre sur moi-même. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais nu, vraiment nu, mis à vif jusque dans l’âme.
Je me levai lentement, ramassai mon short et l’enfilai sans un mot. Je sentais encore la douleur sourde dans mes reins, l’empreinte de lui en moi, ses mains sur mes hanches, son souffle brûlant. Tout se mélangeait, la honte, la honte surtout, mais aussi ce désir, intact, terrible, qui me lacérait le ventre comme une lame chauffée à blanc.
Je sortis de la chambre. Dans le couloir, je la vis, assise sur une chaise basse, le visage enfoui dans ses mains, secouée de sanglots. J’eus envie de la prendre dans mes bras, de lui dire que j’étais désolé, que je ne voulais pas lui faire de mal. Mais je compris que c’était trop tard. Qu’aucun mot ne changerait rien.
Je m’accroupis devant elle. Elle releva la tête. Son regard était rouge, gonflé de larmes, et pourtant d’une limpidité douloureuse.
- Ne me touche pas… souffla-t-elle.
Ses mots tombèrent comme une condamnation. Je restai là, sans oser bouger. Puis elle se leva, essuya ses joues d’un revers de main, et partit sans se retourner.
Je la regardai s’éloigner jusqu’à ce que sa silhouette disparaisse au bout du couloir. Et alors seulement, je sentis mes épaules s’affaisser, mon souffle devenir court, comme si tout l’air de mes poumons s’était vidé d’un coup.
Je restai accroupi, le visage dans mes mains, envahi d’un mélange de honte, de chagrin et d’un désir noir, lourd, inavouable, qui battait toujours au creux de mes reins.
Je sentis alors une main se poser sur ma nuque. Je sursautai légèrement. Il était sorti du lit et s’était agenouillé derrière moi. Sa peau nue frôlait la mienne, tiède, rassurante et terrible à la fois.
- Hé… murmura-t-il d’une voix tremblante. Hé… regarde-moi…
Je ne bougeai pas. Ses doigts glissèrent doucement dans mes cheveux, les caressant comme on apaise un enfant blessé.
- Je suis désolé… tellement désolé… je voulais pas que ça arrive comme ça… je voulais pas te faire de mal…
Sa voix se brisait à chaque mot. Je sentais son souffle chaud contre ma nuque, son front qui venait s’y appuyer. Je restai muet, le regard vide, fixé sur le carrelage froid.
- Tu… tu regrettes ? demanda-t-il d’une voix rauque.
Cette question me transperça. Je fermai les yeux, inspirai profondément. Oui… non… je ne savais même plus ce que je regrettais. J’étais juste brisé, à vif, perdu entre la honte, le désir et cette douleur sourde de l’avoir perdue, elle.
Je sentis ses bras passer autour de moi. Il m’attira contre lui, mon dos contre son torse nu. Sa chaleur m’enveloppa. Je ne résistai pas. Je me laissai aller, mes larmes coulant en silence tandis qu’il m’enlaçait plus fort. Ses mains tremblaient contre mon ventre.
- Je suis là… je te lâche pas… souffla-t-il.
Je sentis son cœur battre à toute allure, son souffle brûlant contre ma nuque. Malgré moi, je frissonnai. Une vague de culpabilité me submergea, mais sous elle, un désir obstiné continuait de palpiter, plus fort encore, comme si toute cette honte, toute cette douleur nourrissait un feu noir qui me consumait.
Je tournai lentement la tête vers lui. Ses yeux étaient pleins de larmes. Il posa son front contre ma tempe.
- Je veux pas te perdre… murmura-t-il.
Je fermai les yeux. J’avais envie de hurler, de le repousser, de tout effacer. Mais j’avais surtout envie de rester là, contre lui, dans la chaleur de ses bras, loin de la lumière crue de ce matin qui venait de détruire ma vie.
Je posai ma main sur son avant-bras, sans bouger. J’étais vidé. Tout mon corps était douloureux, épuisé, comme si j’avais combattu toute la nuit. Et peut-être était-ce vrai. J’avais combattu contre moi-même, contre ce que je sentais grandir en moi depuis des années, contre ce désir qui me faisait peur mais qui me tenait en vie.
Il bougea légèrement derrière moi, resserrant son étreinte. Son torse nu se colla à mon dos, je sentis la chaleur rassurante de sa peau, son souffle tiède contre ma nuque.
- Hé… murmura-t-il d’une voix rauque. Ça va ?
Je restai muet un instant. Mes lèvres tremblaient. Puis je soufflai, presque sans voix :
- Serre-moi… serre-moi très fort… s’il te plaît…
Il ne répondit pas. Il passa ses bras autour de moi, m’enlaça d’une force presque douloureuse. Je sentis ses mains s’enfouir sous ma poitrine, ses biceps se tendre contre mes flancs. Il colla sa joue contre la mienne, ferma les yeux. Son odeur me submergea : sueur, sperme, draps, et ce parfum léger qu’il portait toujours. Je sentis mon ventre se dénouer sous la violence douce de son étreinte. Des larmes silencieuses me montèrent aux yeux.
Je restai ainsi longtemps, respirant son odeur, sentant son cœur battre contre mes omoplates. Puis, d’une voix cassée, brisée par l’épuisement et la vérité, je murmurai :
- Je… je veux assumer… Je veux arrêter de me cacher… Je suis fatigué de mentir. Fatigué de me mentir à moi-même.
Je sentis son souffle s’accélérer contre ma nuque. Ses bras se serrèrent encore un peu plus fort, comme s’il voulait me protéger de tout, même de moi.
- Alors… reste avec moi… souffla-t-il d’une voix tremblante.
Je fermai les yeux. Et pour la première fois, je n’eus pas peur de ce que je ressentais. Je n’eus pas honte. Il n’y avait que lui, ses bras autour de moi, sa chaleur, et cette paix étrange, profonde, qui me montait dans la poitrine.
Je me retournai lentement dans ses bras. Nos visages étaient tout proches. Ses yeux brillaient dans la lumière du matin. Je passai ma main sur sa joue, caressant la ligne rêche de sa barbe. Il ferma les paupières sous mon geste, un soupir tremblant s’échappa de ses lèvres. Je me penchai, l’embrassai doucement. Un baiser sans langue, sans urgence. Un baiser qui disait merci. Un baiser qui disait pardon. Un baiser qui disait je t’accepte.
Quand je reculai, il me regardait, le regard embué, et murmura :
- T’es beau, tu sais…
Je le fixai, sans détourner les yeux. Mon cœur battait si fort que j’en avais mal. Je sentais encore la brûlure de la honte, la douleur vive de la trahison, le vertige d’avoir tout perdu en un instant. Et pourtant, là, maintenant, dans ses bras, je me sentais… entier. Brisé, mais entier.
Ma voix sortit rauque, tremblante, étranglée de larmes retenues.
- Je… je me sens tellement paumé… Tellement… J’ai tout foutu en l’air… J’ai détruit ma vie… Et malgré tout… malgré tout ça… je te regarde et… je me dis que… que peut-être c’est toi ma vie… Peut-être que c’est toi… que j’ai cherché… depuis toujours…
Il posa son front contre le mien, ses larmes tombant sur mes joues, puis il m’embrassa à nouveau, un baiser mouillé, tremblant, un baiser qui disait tout.
Je restai blotti contre lui, les yeux fermés, à écouter son souffle se calmer. Ses mains glissaient lentement sur mon dos, traçaient des lignes invisibles sur ma peau, comme s’il voulait m’imprimer en lui, comme s’il cherchait à graver chaque millimètre de mon corps dans sa mémoire.
Il m’embrassa sur la tempe, puis sur la joue, ses lèvres étaient chaudes et tremblantes. Il murmura contre ma peau :
- T’as pas idée… pas idée comme t’es beau quand tu pleures… comme t’es vrai… comme j’ai envie de toi là, maintenant… mais pas juste ton corps… j’ai envie de toi… tout entier…
Je sentis un sanglot me remonter dans la gorge, mais c’était un sanglot différent, un sanglot mêlé de douceur et de peur, un sanglot d’enfant qu’on vient enfin rassurer. Je glissai ma main sur sa nuque, la pressai doucement. Il frissonna sous mon geste.
Je relevai les yeux vers lui. Nos regards se croisèrent. Ses yeux étaient humides, brillants, ouverts comme jamais. Je vis la tendresse, le désir, la peur, la joie, tout entremêlé. Et je sus que moi aussi je devais parler. Ma voix ...

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Mots-clés : Histoire 100% vécue, Gay, Bisexuel