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Voyage en side car au Maroc 45

Publié par : pierre49590 le 13/06/2025
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— Alors, c'était comment ? lanca-t-il avec un sourire entendu, s'étirant comme un félin repu.
Je lui rendis un sourire tranquille, m'efforçant de paraître aussi dilater que lui.
—Parfait. Rien de tel qu'un bon massage après un bon repas...
Il hocha la tête, comme s'il validait l'évidence de mon propos, puis passa une main dans ses cheveux.
— Ouais… je dois dire que j'ai été surpris. Djamila est vraiment douée.
Je pris soin de garder mon expression neutre, me contentant d'un sourire en coin.
— Elle a su bien s'occuper de toi, alors ?
Peter haussa les sourcils, amusé, et lâcha un rire franc.
— Oh que oui ! Honnêtement, je ne pensais pas autant apprécier. Mais il faut croire que t'as eu une bonne idée de m'emmener ici.
— Content que ça t'ait plu.
Un court silence léger, mais indéniablement gênant, s'installa entre nous.
Peter me fixait, les yeux plissés, comme s'il tentait de lire à travers moi, de déchiffrer quelque chose que je ne laissais pas transparaitre.
Je détournai simplement le regard, espérant qu'il ne remarque pas mon trouble intérieur.
Puis, avec un air faussement désinvolte, il brisa le silence :
— Et dis-moi… cette idée de massage… Elle t'est venue comme ça ?
Je haussai les épaules, prenant soin d'adopter un ton léger.
— Oui… Un bon hammam après une journée comme celle-là, c'est toujours une bonne idée, non ?
Il hocha la tête lentement, mais ne semblait pas convaincu. Son insistance discrète, ce regard mi-amusé, mi-curieux, me mettait légèrement mal à l'aise.
— C'est vrai… Mais je t'avoue que j'ai été surpris par… la manière dont ça s'est passé.
Je me forçais à garder un visage neutre.
— Comment ça ?
Peter esquissa un sourire intrigué.
— Bah… Je m'attendais à un massage classique, tu vois ? Genre… juste un truc relaxant. Mais… je sais pas, j'ai eu l'impression que Djamila… comment dire… savait déjà quoi faire.
Je haussais les sourcils
— Bah, c'est son métier… Elle est douée, c'est tout.
— Oui, peut-être…
Il se tut une seconde, puis enchaîna, l'air toujours faussement détaché :
— Mais t'es sûr que t'as rien dit avant qu'on arrive ? Rien de suggéré ? Genre, qu'elle s'occupe bien de moi ?
Son ton était joueur, mais il sondait. Il cherchait à me coincer.
Je levai les mains en signe d'innocence feintant un petit rire.
— Peter, je voulais juste te faire plaisir. Si elle a fait un peu plus que prévu, c'est peut-être juste… qu'elle a senti que tu serais réceptif.
Il éclata de rire, mais son regard restait perçant.
— T'es un beau parleur… mais j'sais pas pourquoi, j'ai l'impression que t'avais tout prévu. Ne me rend pas pour un imbécile.
Il croisa les bras, son ton était mi- léger, mi- accusateur, mais il n'en demeurait pas moins sérieux.
— Je t'ai confié que j'étais encore puceau… et toi, t'as voulu remédier à ça. Hein ?
Je me figeai légèrement. Le voir formuler si directement ce que je pensais avoir habilement dissimulé me fit perdre mes moyens.
— Non, non, pas spécialement… balbutiai-je, tentant de me reprendre, mais l'hésitation dans ma voix me trahit immédiatement.
Peter haussa un sourcil, visiblement amusé par ma gêne.
— Vraiment ?
Je me forçai à sourire, à détourner le regard, mais je savais qu'il n'était pas dupe.
Peter ne bougea pas immédiatement après ma réponse hésitante. Il me scrutait toujours, son regard ancré au mien, comme s'il cherchait à percer ce que je ne voulais pas lui dire. Puis, lentement, il s'avança, réduisant l'espace entre nous jusqu'à ce que nos corps soient presque en contact. Je pouvais sentir sa respiration, percevoir la chaleur de sa peau. Il me fixait intensément, cherchant à lire en moi, à me forcer à lâcher ce que je tentais encore de masquer. Un frisson me parcourut, incapable de déterminer si c'était l'intensité du moment ou simplement le fait qu'il était là, si proche, à sonder mon âme avec une telle force. Puis, d'un geste brusque, sans prévention, il m'étreignit violemment, m'attrapant avec une force qui me cloua sur place. Ses bras solides m'enserrèrent avec une telle intensité que j'en perdis presque le souffle. Je restai bête, figé, surpris par cette soudaine explosion de fraternité, incapable de réagir autrement que par un battement de paupières un peu hagard .
Puis, dans un souffle tout contre mon oreille, il murmura ces mots qui me firent tressaillir de bonheur jusqu'au fond de moi :
— Toi, t'es un vrai frère. Maintenant, à la vie, à la mort, nous deux !
Et, comme pour sceller ce pacte silencieux sacré, il mordilla mon oreille, un geste à mi-chemin entre la complicité et l'empreinte indélébile d'un serment non-dit. Un frisson me traversa de part en part. J'aurais voulu répondre à quelque chose, mais aucun mot ne me vint. Je me contentai de fermer les yeux un instant, imprégné de cet instant si brut, si pur, si inattendu.
Ce fut lui qui reprit l'initiative, desserrant progressivement son étreinte, mais sans s'éloigner totalement, comme si ce moment devait encore s'ancrer en nous avant de s'effacer.
Puis, d'une voix légère, presque insouciante, il lança :
— Alors, frère… où va-t-on ? On rentre ?
Son ton était naturel, dénué de toute tension, comme si cette scène intense et silencieusement solennelle venait d'être digérée sans encombre.
Moi, en revanche, j'avais encore du mal à reprendre pied, flottant entre l'empreinte de son étreinte et la force des mots qu'il venait de me souffler à l’oreille. Mais je refuserais de laisser paraître mon trouble. Je repris une contenance, adoptai un air faussement libéré, et lui lançai, un brin de malice dans la voix :
— Oui, on rentre… mais à une condition, que tu laisses ton frère piloter ta Yam.
Il recula d'un pas, me regardant comme si je venais de lui demander un truc insensé, puis, après une brève hésitation théâtrale, il éclata de rire.
— À partir d'aujourd'hui, frère… tu peux me demander de me conduire au bout du monde !
Nous quittâmes la ville dans un grondement sonore, le moteur vibrant sous moi alors que je poussais la Yamaha sur l'asphalte. Peter était en selle derrière moi, son souffle à peine perceptible dans le vent qui sifflait à nos oreilles. Je l'avais, hélas, rêvé bien autrement. Je l'avais imaginé instinctivement collé à moi, cherchant à trouver son équilibre contre mon dos , s'accrochant à mes hanches au fil des virages, se laissant porter par la machine et par moi .
Mais non. Il connaissait son engin. Il n'avait pas besoin de moi pour assurer sa stabilité. Droit comme un I, légèrement décollé de mon corps, il maintenait une posture parfaite, contrôlée, tenant fermement les barres arrière du porte-bagages, sans jamais chercher à s'appuyer sur moi . Même lorsque j'accélérais brusquement, espérant le surprendre, il absorbait l'élan avec une aisance impressionnante, son corps se moulant à la dynamique de la machine, mais pas à la mienne. Lorsque je tentais une série de virages serrés, penchant la moto à l’extrême, forçant les lois de l’équilibre, mais rien n'y faisait. Peter, toujours parfaitement campé sur ses appuis, suivait le mouvement avec fluidité, anticipant mes gestes, épousant les courbes de la route avec une maîtrise absolue , mais jamais les miennes .
Une déception sourde s'installe en moi, un sentiment inexplicable mais bien réel :
il faisait corps avec la machine, mais pas avec moi.
Comme toujours, lorsque j'avais une idée en tête, je n'en démordais pas. Cette distance que Peter imposait malgré lui, cette manière d'être là sans l'être vraiment, de faire corps avec la machine mais pas avec moi , créait en moi une frustration diffuse , un manque indéfinissable mais persistant . Mais j'étais patient, et surtout, j'étais joueur. Nous allions bientôt passer à proximité de la vasque, ce lieu où j'avais partagé un moment délicieux avec Karim. L'occasion était trop belle.
Arrivant à un carrefour désert, où la route bifurquait vers l'intérieur des terres, je ralentis progressivement, feignant un simple arrêt pour me repérer.
Le moteur gronda une dernière fois avant de s’éteindre, et dans le silence retrouvé, je me retournai vers Peter, l'air de rien, un léger sourire aux lèvres.
Il me regarda, interrogateur, l'expression neutre mais curieuse.
— Alors, dis-moi… fis-je d'un ton faussement détaché.
Il haussa un sourcil, attendant la suite.
— Djamila a eu le temps de faire ta toilette après vos… batifolages ?
Un silence. L'éclat presque imperceptible de surprise dans son regard me confirme que j'avais touché juste. Peter ne s'attendait visiblement pas à cette interrogation, et moi, je savourais déjà l’instant, prêt à voir comment il allait s'en sortir.
Il me regarda, un instant décontenancé, puis, avec une petite moue amusée, il haussa les épaules avant de répondre, du bout des lèvres :
— Non.
Je le détaillai une seconde, guettant dans ses yeux une lueur d'embarras, puis, sans ajouter un mot, j'acquiesçai simplement, d'un hochement de tête lent, mesuré .
— On va réparer ça.
Sans attendre sa réaction, je me retournai, embrayai d'un geste fluide, et dans un grondement sec, la moto s'anima sous nous.
Je savais qu'à un moment, je devrais quitter complètement la route pour emprunter le sentier escarpé qui menait à la vasque.
Et lorsque ce moment arrive, je ne ralentis presque pas, prenant le tournant avec assurance, m'engagea ...

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Mots-clés : Histoire 100% vécue, Gay, Jeunes, Européen(s)